C’est une des dernières décisions prise par Ségolène Royal avant de quitter le ministère de l’Environnement. La ministre, aujourd’hui remplacée par Nicolas Hulot, a signé début mai un arrêté obligeant l’industrie agro-alimentaire à indiquer sur les emballages la présence de nanoparticules, dès lors que leur teneur dépasse 10 %.
« Tous les ingrédients des denrées alimentaires qui se présentent sous forme de nanomatériaux manufacturés sont indiqués clairement dans la liste des ingrédients. Le nom des ingrédients est suivi du mot « nano » entre crochets ».
Arrêté fixant les conditions d’étiquetage des nanomatériaux manufacturés
dans les denrées alimentaires.
Les nanoparticules sont des adjuvants utilisés par l’industrie agro-alimentaire pour modifier l’apparence des aliments, leur saveur ou leur durée de conservation. Du dioxyde de titane est par exemple ajouté pour blanchir certains produits, a révélé une enquête de l’association Agir pour l’environnement en 2016. Leur particularité est leur dimension ultra-réduite, de l’ordre de 100 nm ou moins.
Problème, ces substances microscopiques – un nanomètre est environ 50 000 fois plus fin qu’un cheveu – présentent une toxicité méconnue. Leur taille lilliputienne leur permet d’être beaucoup plus réactives que des particules plus grosses. Elle modifie aussi leurs propriétés physiques, chimiques ou biologiques. Bref, on ne les maîtrise pas.
L’Agence national de sécurité sanitaire pointait dans un avis de 2014 « la capacité des nanomatériaux à passer les barrières physiologiques et (…) la toxicité de certains d’entre eux ». L’Union européenne quant à elle recommande depuis 2011 l’étiquetage obligatoire. Logique et donc plutôt tardive, la décision de Ségolène Royal contribuera à renforcer l’information des consommateurs.
Christine, journaliste, pour le Lab.
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