Beurk. Oui, là comme ça, on est tous d’accord, boire son pipi tout chaud du matin, ça sonne dégoûtant. Pourtant. Pourtant, l’urine possède des tas de vertus. Appliquée sur la peau, elle sert de désinfectant. Sachez que Madonna se verse de l’urine sur les pieds pour soigner ses mycoses par exemple. Bue, elle permettrait d’avoir une peau plus saine, des dents blanches ou de soigner des affections telles que l’asthme ou l’eczéma.
Restons au conditionnel car la pratique fait encore largement débat. L’urinothérapie en général et l’ingestion de son pipi du matin en particulier n’a pas été suffisamment étudié par les scientifiques pour certifier ses bienfaits.
Les pour, comme le spécialiste en médecine douce Coen Van der Kroon, l’essayiste Christian Tal Schaller ou deux millions de Japonais, un million de Hollandais et cinq millions d’Allemands, boivent leur urine comme un remède miracle et préventif, un « élixir de vie », disent-ils. Récemment, c’est le physiologiste André Giordan qui a vanté ses vertus dans Le rein a bon dos (Editions JCLattès), un ouvrage paru fin avril.
Les contre considèrent « l’amaroli », nom indien de l’urinothérapie, comme une secte. La Miviludes, mission interministérielle de lutte contre les sectes assure depuis 2010 que la pratique présente des risques de dérives sectaires. Au mieux inutile, certains médecins estiment que réintégrer dans son corps des éléments évacués par l’organisme est contre-nature et donc dangereux.
L’urine est stérile au sortir de l’urètre et bactéricide. Elle est composée à 95% d’eau, 2% d’urée (dégradation des acides aminés de l’organisme) et le reste de « déchets », comme des minéraux ou de la créatine (déchets des muscles). De récents travaux ont identifié plus de 3.000 composés chimiques dans notre urine, issus de notre alimentation ou de notre consommation de médicaments. En gros, réintégrer son urine quand on en mauvaise santé, qu’on souffre d’une infection urinaire, qu’on s’alimente mal, qu’on fume ou se drogue, pourrait être toxique. L’inverse, plutôt bénéfique.
« Mon urine prend le goût du bouillon,
parce que je mange beaucoup de légumes »
Ludmilla, urinothérapeute
Reste que pour les curieux, il faudra dans tous les cas passer la barrière psychologique du tabou de boire ce qui finit normalement dans les toilettes. Et le goût alors? Tout va dépendre de votre alimentation. Amer ou salé, voire au goût de café si vous venez de boire un espresso.
Pour aller plus loin:
Le rein a bon dos, André Giordan, Ed. JCLattès
Urinothérapie, la découverte d’une écologie intérieure, Christian Tal Schaller et Johanne Razanamahay, Ed. Lanore
L’élixir de vie, Coen Van Der Kroon, Ed. Jouvence.
Avant toute tentative, n’hésitez pas à demander conseil à un naturopathe.
Christine, journaliste pour Le Lab.
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