Et si on s’enflammait un peu vite sur l’huile de coco?

• 21 Juin 2017

En termes de santé, bien-être et encore pire de beauté, un produit miraculeux semble sortir du chapeau tous les matins. Ces derniers temps, c’est l’huile de coco qui a la cote. Une substance qui voit sa popularité jouer les yoyo depuis 50 ans.

Dans les années 70, l’huile de coco a connu son heure de gloire sous les traits de la végétaline, qui donne des frites peu grasses et croustillantes. Avant de tomber en disgrâce vers 1980. Avec le végétarisme, l’huile de coco est devenue la star des rayons diététiques. Sauf que cette hype retrouvée ne se base pas vraiment non plus sur des études assez nombreuses pour être fiables.

Des études contradictoires

La preuve, ce 17 juin ce sont des spécialistes en cardiologie des Etats-Unis qui ont à nouveau relayé l’huile de coco au rang de nuisible. Une de leur conclusion montre par exemple que l’huile de coco augmente bien plus le mauvais cholestérol que la traditionnelle huile d’olive.

« 72% des Américains considèrent l’huile de coco
comme une nourriture saine contre 37% des nutritionnistes. »
American Heart Association

Une histoire d’acides gras

Dans l’huile de coco, 80 à 90% des acides gras sont saturés, ce qui est un pourcentage bien supérieur au beurre (près de 65%), au boeuf (43%) et au lard (40%). Traditionnellement, les acides gras saturés sont considérés comme mauvais pour la santé. Ils augmenteraient le mauvais cholestérol et les risques de maladies cardiovasculaires.

Sauf que d’autres hypothèses émergent. Les acides gras saturés présents dans le condiment sont composés de 60% de TCM ou triglycérides à chaîne moyenne dont 50% d’acide laurique. Résultat, rapidement métabolisée, l’huile de coco apporterait plus d’énergie que les autres matières grasses et elle serait mieux digérée par l’organisme.

« L’acide laurique a un impact plutôt positif sur le taux de cholestérol
et il n’est pas stocké. »
Florence Foucaut, porte-parole de l’Association française
des diététiciens nutritionnistes (AFDN) dans Top Santé.

C’est pourquoi on associe souvent l’huile de coco à la perte de poids. Une croyance a priori exagérée.

« La seule information qui a pu tromper,
c’est que cette graisse pourrait faciliter le transit.
A condition d’en manger une cuillerée à soupe par repas,
ce qui ferait alors grossir ! »
Arnaud Maloubier, nutritionniste interrogé par Elle.

En matière culinaire, l’huile de coco a surtout l’avantage de résister à la chaleur. Elle constitue donc une bonne huile de friture. 

Contre la maladie d’Alzheimer

Depuis la parution en 2014 du livre à succès de Mary T. Newport, on prête aussi à l’huile de coco des pouvoirs anti-Alzheimer. Les TCM permettraient en effet de compenser la disparition du glucose dans l’organisme des malades.

« Quand Steve a pris 2 cuillères à soupe d’huile de coco au petit déjeuner
avant un test de mémoire, les résultats ont été spectaculaires. »
Dr Mary T. Newport dans Maladie d’Alzheimer – Et s’il existait un traitement ?

Dans le doute, chacun se forgera son opinion. Le plus important reste de bien la choisir. Il faut absolument distinguer huile de coco vierge et huile de coprah (souvent appelée huile de coco). La première est issue de la pression à froid de la chair fraîche du fruit. La seconde, moins chère, issue de la chair séchée, raffinée, perd une grande partie de ses nutriments et devient donc beaucoup moins saine. Enfin, lorsqu’elle est hydrogénée, telle qu’utilisée dans l’industrie agroalimentaire, elle devient nocive pour l’organisme. Malgré les slogans accrocheurs de Végétaline.

Pour plus de détails, demandez conseil à un naturopathe.

Christine, journaliste pour Le Lab